Lorsqu'il a racheté l'usine il y a un an et demi, Sabeg n'a pas eu à se donner la peine de lui donner un nom : il n'a eu qu'à rajouter un mot pour faire « Altis international ». En dehors de ça, bien malin qui peut savoir si l'usine lui a coûté un peu et si oui combien.

Rencontrant les syndicats au début du mois, il lui a semblé que tout allait bien, et il annoncera la suite le mois prochain.

En attendant, tout a fini par arriver : le FSI, OSEO, et in fine, les aides publiques accompagnant le chômage partiel : en voilà un qui sait se faire aider !

Le chômage partiel est censé permettre d'éviter les licenciements. Comme le PSE qui sauvegarde les emplois : on connait !

Le comble, c'est que pour la direction, avant et après l'arrêt de l'usine, la productivité doit rester le mot d'ordre. Aujourd'hui, elle envoie les managers chronométrer les temps de pause et dans 4 semaines, il faudra rester chez nous.

Pour nous, la bonne manière de préparer l'arrêt de l'usine, c'est de rester cool en ligne.

Selon certains managers, le fait serait acquis : après les dix jours de chômage partiel de la fin mars, si l'usine redémarre rapidement et en bon ordre, la direction en déduira que le jeu en vaut la chandelle et refera une demande de chômage partiel pour le mois de juin ! « Si ça permet de gagner de l'argent, pourquoi s'en priver ? ».

Le maire de Corbeil, Sabeg, un sénateur de gauche : les politiciens bourgeois ne manquent jamais une occasion de faire parler d'eux en faisant croire qu'ils sont du côté des salariés d'Altis.

Il est clair qu'il n'y aura pas d'annonce de fermeture avant les élections car patrons et gouvernements sont assez filous pour s'entendre là-dessus.

Mais une période électorale, ça peut être aussi le bon moment pour exiger des garanties sur notre avenir. Le dossier Altis est « politique » ? Profitons-en !