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Au CE d'Altis de ce mardi, la direction, questionnée à propos du repreneur, expliquait que la société russe qui devrait transférer les fonds pour permettre à celui-ci de racheter Altis est une société « pour l'instant en cours de création ». A croire que leur promesse de repreneur est « pour l'instant » un mensonge sans fonds.
D'ici que ce soit la Berezina...
Avec l'annonce du supposé repreneur, la direction cherche à conclure au plus vite les mesures de départ pour 400 d'entre nous. En plus de ces départs « volontaires », la direction projette sans doute toujours de faire faire les 12 heures; mais ça, on en entend plus guère parler : le plan de la direction est visiblement de s'attaquer aux emplois avant de s'attaquer à ceux qui resteront.
Depuis la « suspension » de la grève, les discussions entre nous se limitent aux couloirs et aux vestiaires. Mais en nous donnant la possibilité de nous réunir largement, nous pourrons nous compter et décider en conséquence ce que nous pouvons tenter pour mettre des bâtons dans les roues de cette machine infernale. Eviter les divisions, entre catégories d'âge et entre ceux qui accepteront de partir et ceux qui resteront (sans garanties pour l'avenir), c'est aussi une raison pour se réunir.
Lors des réunions avec les syndicats, la direction a toujours quelques miettes à distribuer. Et c'est ainsi quasiment tous les deux jours que des « avancées » nous sont annoncées.
Mais sans rapport de force, on ne marchande que les reculs. Quelques broutilles pour inciter au départ mais rien de sérieux et aucune garantie pour ceux qui restent.
Rappellons nous cette banderolle de la grève : « ? à négocier = grève ».
Que nous fassions front contre elle, voilà ce que craint la direction : ne la décevons pas !
Souvenons nous combien la direction s'était subitement attendrie, au cours de la grève de juin ! Elle avait bien tenté le chantage d'arrêter de négocier si le travail ne reprenait pas, mais devant notre fermeté, elle n'avait tenu que le temps d'une nuit de réflexion !
Certains d'entre nous ont confié discrètement qu'ils avaient encore quelques palettes de côté...
Le 11 novembre dernier, l'action Infineon a fait un bond de plus de 5% à la bourse après l'annonce d'un contrat pour équiper de puces de sécurité les passeports chinois. Quelques jours plus tard, la presse financière saluait les 14 millions d'euros de bénéfices nets réalisés par Infineon au quatrième trimestre de la période 2008/2009. Pour 2010, Infineon revoit ses objectifs à la hausse.
A nous de suivre le mouvement, de revoir tout à la hausse en ne laissant pas IBM et Infineon conclure l'affaire Altis comme ils le voudraient.
Chez Freescale la suspension de la grève, mi-octobre, après cinq semaines de lutte, a été décidée collectivement, à la suite d'un débat en Assemblée Générale. Mais ce n'était pas pour se démobiliser.
Deux mois après, le moral est toujours là. Les travailleurs de Freescale sont quelques 200, venant des cinq équipes, à se réunir chaque semaine lors d'Assemblées Générales convoquées par un « comité de lutte » réunissant les salariés les plus combatifs dont des délégués syndicaux.
Il y a une semaine, le patron a invité les syndicats à signer un « accord de méthode ». Mais le jour-même, une AG de 130 personnes décidait d'organiser une sortie devant l'usine et venait même faire un tour près de la salle de réunion.
Vu l'ambiance, aucun syndicat n'a rien signé. Et le patron, faute d'obtenir ce qu'il voulait, a reconvoqué un CCE pour le 14 décembre, peut-être pour tenter d'annoncer un PSE.
Il ne sait pas ce qui l'attend. La lutte continue !
| Les 1300 salariés de l'usine de pneumatique Continental à Sarreguemines ont fait reculé la direction après deux jours de grève entamés le 28 novembre. Le patron était venu présenter une vague promesse de ne pas licencier d'ici 2014, en échange de quoi les salariés en équipe devaient accepter de travailler plus pour le même salaire. A l'annonce de ce mauvais plan, les ouvriers indignés ont répondu « on va lui montrer si on est des moutons », et la grève a démarré pour devenir rapidement quasi unanime. Les pneus ont commencé de brûler et, les équipes du lundi prenant le relais de celles du week-end, le patron a vu se profiler une grève dure. Il a préféré retirer son plan rapidement. C'est aussi le lien avec les salariés de Clairoix qui a renforcé la confiance des salariés de Sarreguemines et leur a permis de faire reculer ce grand groupe. Un exemple à suivre ! |
